Alors que la télévision ne diffusait que des émissions un peu trop intellectuelles à mon goût, je suis parti faire un tour sur le site internet préféré des français, celui du CSPA. Et là, sur la page de présentation je tombe sur le titre suivant:
Réservez le dimanche 12 décembre pour le parcours de l’amitié.
En allant plus loin dans l’article, je lis que le Père Noël est invité par le club et va pédaler avec nous. Incroyable ! Le père Noël ne fait pas que du traîneau, il fait aussi du vélo ! Je n’en reviens pas ! Quand j’étais petit, je n’ai jamais réussi à le voir parce qu’il passait toujours la nuit (pourtant, dieu sait que j’étais sage !!), et là je vais pédaler à ses cotés en espérant avoir un assez bon niveau pour le suivre!
Après une interminable attente, le 12 décembre au matin je suis le premier au rendez-vous, je ne veux rien rater. Enfin, le premier, non ! Le couple PRADOZ et Magali sont déjà là. Évidemment pour nous servir mais aussi, je pense, pour faire honneur au Père Noël. Petit à petit tout le monde arrive et va se réchauffer autour d’un petit café/viennoiseries, pendant que je surveille avec attention l’arrivée de la vedette du jour.
Ne voyant rien venir, je commence à m’inquiéter. Au moment ou je me retourne pour voir d’où viennent les effluves d’une boisson chaude qui me chatouillent les narines, je le vois arriver dans sa belle tunique rouge et blanche, une barbe magnifique tombant sur sa poitrine. Il s’approche de moi et me dit:
– Bonjour, je pense que tu me reconnais. J’aimerais rencontrer le président du club. Tu sais où je peux le trouver ?
– Ben, heu…non, je ne sais pas trop. Il était là il y a deux minutes et il est parti je ne sais pas trop où!
– Ce n’est pas bien grave, je dois faire la sortie avec vous tous, j’aurai bien l’occasion de le voir.
Tout intimidé de cette rencontre, j’ai failli rater le départ. Et nous voilà tous sur nos vélos derrière le Père Noël qui a troqué son traîneau à assistance électrique contre un simple VTT affublé d’une remorque avec un bidon. Que peut il bien transporter dans ce bidon?
La caravane, aux couleurs chatoyantes, joyeuse, traverse la ville devant une foule en délire qui, massée sur le trottoir, n’en croit pas ses yeux et applaudit à tout rompre. Pour ma part, je ne lâche pas d’un centimètre la roue du Père Noël. Ça papote, ça rigole, ça musarde bref, c’est festif.
A l’approche d’ un parking, en pleine nature, la tête du groupe ralentit et tout le monde se gare un peu en pagaille quand même. Et là, le Père Noël descend de son vélo et, dans son immense bonté, commence à distribuer du vin chaud qu’il transporte dans ce fameux bidon. Il a même du chocolat chaud pour ceux qui ne veulent pas du breuvage alcoolisé, petits gâteaux et autres papillotes.
Ce ravitaillement met du baume au cœur de tout le monde et c’est quelque peu guilleret que nous reprenons nos montures et la route à travers une campagne froide mais très bien ensoleillée. Rouler aussi tranquillement que ce que nous faisons provoque une grosse dépense d’énergie et c’est avec impatience que tout le monde attend le prochain ravitaillement. Derniers gobelets de vin chaud, de chocolat, derniers petits gâteaux et nous nous dirigeons tout aussi tranquillement vers le local du club pour… un apéritif bien mérité préparé avec amour par Magali, Claudine, Isabelle et René ! Mais que ferions-nous sans cette équipe magique ? Un grand merci à eux.
Sur une petite route, alors que je suis toujours dans la roue du Père Noël, je le vois se mettre à la hauteur d’un de ses aides, et tout en roulant, plonger une main dans son sac à dos à moitié ouvert. Quand il la ressort, elle est coincée dans un bocal où se trouvent des papillotes. Comme fait exprès, à ce moment là, il faut tourner à gauche c’est avec une main sur le guidon et l’autre toujours coincée dans le bocal qu’il négocie tant bien que mal le virage à gauche et bien à gauche sur la chaussée alors qu’une voiture arrive en face. Imaginez un peu la tête de la conductrice. Un Père Noël en vélo arrivant en face d’elle avec une main dans un bocal ! Surprise, elle s’arrête net, cale au beau milieu de la route et c’est avec un grand sourire qu’elle se remet de son incroyable aventure. Eh oui ! Ce monsieur qui fait tant rêver petits et grands a au moins un défaut : il est gourmand.
L’apéritif en extérieur offert par le club nous permet un bon moment de convivialité quand, entre deux kirs, je vois le président arriver vers moi :
– Dis moi, t’aurais pas vu le Père Noël par hasard, il paraît qu’il me cherche depuis ce matin !
– Ben, heu…non, je ne sais pas trop. Il était là il y a deux minutes et il est parti je ne sais pas où !
Je redescends de mon nuage en me disant que quand même, ce n’est pas tout le monde qui a la chance de rouler avec un tel personnage et de passer une matinée aussi agréable.
Jean-Pierre