SAINT JULIEN ORA PRO NOBIS !
Amis cyclos, si l'idée vous venait de visiter un village haut perché qui se nomme Saint Julien, dans la région de Vinon, méffi !!
Poussés par une « cyclo-trottinette » avide de découverte, nous décidâmes (au moins certains d'entre nous) d'y monter à la force des jarrets pour certains et des VAE pour d'autres. Si vous passez dans le coin, évitez de contourner le centre du village à vélo ! Inconscient du danger qui déjà avait miné nos montures, nous grimpâmes allégrement à la tour pour admirer le paysage à 360°.
Comme vous le savez, les épineux produisent des épines et, lorsque la taille (du verbe tailler) de ces arbustes répartit leurs pointes acérées sur le macadam, cela équivaut à un tapis de punaises ! Tant qu'à faire, noblesse oblige, nous choisissons le tapis, posons délicatement nos montures en bas de la tour, grimpons l'escalier métallique pour accéder au panorama grandiose et rêver un instant des cols enneigés au loin !
….. Et soudain, dans le silence infini et cosmique de notre contemplation, un cri s'éleva dans l'éther varois « Christian (alias Kiki du Koko) a crevé ». Un écho sans fin répondit à l'alerte « a crevé ….. a crevé ….. a crevé ! Mais en ces lieux magiques tout est possible !
L'expert en crevaison, votre serviteur, descendit de son perchoir, regarda avec amour le pneu tout affaissé, après une courte agonie, le caressa tout doucement et cria : « Hourra ! J'ai trouvé ….. j'ai l'épine au bout de mon doigt … il suffit d'une pince à épiler ou d'un doigt de dame pour l'extraire ! ». Hélas, alors que d'autres cris retentirent, mon toucher délicat, descendant érotiquement sur le tendre caoutchouc, découvrit le désastre : une épidémie galopante épineuse ! Ce n'était plus des pneus, c'était des hérissons, que dis-je des hérissons, des porcs-épics ! « L'animal seul, Monsieur qu'Aristophane appelle hippocampéléphantocamelos eut sur le nez moins de poils que nos « Schwalbe » eurent d'épines ! ».
Ce fut la Berezina ! Un mélange d'agitation et de désespoir, car la catastrophe concerna la plupart d'entre nous, au moins une dizaine : Christian, Nono, Jos, Daniel, moi-même et d'autres qui se dégonflèrent plus tard et plus doucement !
Chacun s'affaira tant bien que mal à évaluer le désastre, à enlever une par une les épines diaboliques, la plupart ayant les deux pneus lamentablement affaissés. Certains n'avaient pas le CAP de réparateur rapide et compétent (RRC) mais tous y mirent de la bonne volonté. Ce fut un travail à la chaîne ! Pas toujours facile …. on vit même une valve restée coincée dans la jante ! Et pour les VAE les bombes (en dehors de nos cyclotes) furent bien utiles …. à condition de savoir s'en servir ! Elles sauvèrent un Nono en déroute …. et firent parfois exploser le pneu avec un geyser de mousse !
Certains étaient restés en bas du village mais ne s'impatientaient pas. Francis et Jean-Claude remontèrent pour donner un coup de main à la horde anéantie …... seul Christian resta en rade et Jos, mère Teresa d'un jour, vint le récupérer.
Tout se termina au bar de VINON , derrière une bière, un thé ou un chocolat chaud …..
Si vous passez par-là, faites une prière à SAINT JULIEN !
Ces cyclopromeneurs, quelle bande de dégonflés !
Jeannot RABBIT