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Aujourd’hui, François, ta famille, tes amis et ton club de vélo fétiche se retrouvent tous à Sault pour t’accompagner dans ta dernière montée du Ventoux. Dans le n°163 de Roue Libre tu as écrit un article sur tes sorties vélo en solitaire avec des accompagnateurs virtuels. Mais là, pour le coup c’était un peu râpé. Tes compagnons de route du jour n’avaient rien de virtuel et ils étaient une bonne trentaine éparpillés un peu partout dans la montée.

Chacun fait sa route, seul ou en petits groupes. Je discute un bon moment avec Jean-Yves, ton fidèle compagnon de voyages, qui me raconte votre Paris/Pékin et d’autres voyages encore. A partir du chalet Reynard, je suis seul et, la pente s’accentuant quelque peu, je commence à maudire ton p….. de vélo de voyage qui pèse au moins une tonne (j’exagère un peu mais pas tant que ça) et encore, il n’est pas chargé. Il peut résister à toutes tentatives de destruction même les plus improbables. Et je dois sérieusement m’employer pour faire bonne figure et arriver dignement au sommet sans avoir trop l’air “chiffon-carpette “.

Pendant que j’en bave, quelques images de moments partagés me passent devant les yeux. Cette engueulade que l’on a eu en plein milieu d’un carrefour à San Pedro d’Atacama au Chili parce qu’on était pas d’accord sur la direction à prendre pour sortir de la ville. Tu ne croyais pas possible que je puisse péter un câble comme ça! Et ce brevet de 400 km où je suis revenu, fier de moi avec tous les tampons de contrôles de passages sur les bras et rien sur le carton prévu à cet effet. La tête que tu faisais quand tu m’ as dit très sérieusement : “mais comment je vais faire pour t’homologuer le brevet !” . Ce Ventoux, que l’on a déjà fait ensemble lors des “Cinglés du Ventoux” en compagnie de Serge où, après un repas un peu trop pantagruélique à Sault , la dernière montée a présenté des difficultés quelques peu inattendues… Et bien d’autres images encore.

Le temps d’une photo de groupe au sommet et c’est la descente vers le col des Tempêtes. Et là, je me rends rapidement compte que si ton vélo est difficile à faire monter de par son poids, il a aussi tendance à vouloir descendre un peu trop vite de par son manque de freins que je serre aussi fort que les fesses pour essayer ne pas arriver trop en vrac au col. Ça ferait un peu désordre !

La cérémonie est simple et émouvante tout à fait à ton image. J’avais prévu de lire ton article de R.L. mais je n’en ai pas eu le courage. Je sais, c’est un peu dommage mais tu me connais! Et Anne Sophie de conclure juste avant d’ouvrir l’urne par ces mots: “Que le vent t’emporte et te fasse voyager encore longtemps”. Nous restons là encore un petit moment, silencieux, chacun dans ses pensées.

Allez François ! Que le vent t’emporte vers ces pays que tu n’as pas eu le temps de traverser.

Nous redescendons tous, en voiture ou en vélo vers l’aire de pique nique entre le chalet Reynard et Sault où un apéritif offert par le CSPA nous attend. Évidement, nous sommes servis par tes amis de toujours, Magali, Claudine et René. Mais aujourd’hui, il ne sont là que pour toi, toi qui était toujours à leurs côtés pour un coup de main et notamment pour les apéritifs. Tu vois François, quant je voulais discuter un moment avec toi, je n’avais que le parking à traverser. Maintenant, il va falloir que je prenne le vélo (le mien, pas le tien de voyage) et que je monte le Ventoux. Et l’hiver, comment je vais faire ? En vélo jusqu’au chalet Reynard et après, en skis de rando ou en raquettes ? Tu imagines un peu ? Mais je sais que tu m’en crois capable. Avec ton vélo de voyage je te charriais un peu et j’avoue que j’étais très fier de monter avec jusqu’au col des Tempêtes.

Mille mercis à ta famille de nous avoir permis de t’accompagner jusqu’au bout.

Posted in Vie du club

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